
19 mai 2020
Ils ont été envoyés sur le front de la maladie, dans les hôpitaux de Toulon, La Seyne et Hyères. Pourtant, ils sont encore étudiants. Trente d’entre eux ont contracté la maladie. Ils racontent.
On a beaucoup parlé des infirmiers professionnels, en lutte contre le coronavirus.
Peu des stagiaires de l’Institut de formation public varois des professions de santé (IFPVPS), à La Garde, qui ont vécu leur première expérience in situ et en pleine pandémie.
Cela fait d’eux une promotion à part, dont la directrice, Josy Chambon, se souviendra toute sa vie.
"Hélas pour eux, le voyage humanitaire qu’ils devaient faire au Cambodge a été annulé pour cause de virus. La cérémonie de remise des diplômes aussi, explique-t-elle. Quarante-cinq d’entre eux sont donc privés de voyage de fin d’études et les 146 étudiants de la promotion 2020 se retrouvent bien démunis. Mais ils ont vécu une lutte sans merci contre le Covid-19 et ont fait ce pour quoi ils sont destinés: aider."
Un combat, des efforts et des peurs
Angeline, Julien et Quentin nous racontent leur combat au contact de la maladie, leurs efforts, leurs surprises... Leurs peurs aussi de "ramener le virus à la maison sans le savoir".
"Trente étudiants de l’institut de formation ont d’ailleurs contracté la maladie. Ils étaient jeunes et forts et s’en sont sortis, mais une étudiante a tout de même été hospitalisée. Elle va bien aujourd’hui", ajoute Josy Chambon.
Les élèves de cette "promotion Covid" ont acquis une force et une rage qui leur serviront à l’avenir.
Le virus n’a pas terrassé leur volonté de devenir des "soignants à vie". Au contraire: "C'est un bon indice pour savoir si on a fait le bon choix", confient-ils en souriant.
"Je faisais mon stage au service des grands brûlés à l’institut Léon-Bérard d’Hyères lorsque j’ai entendu parler du virus en Chine. On se disait: “C’est loin, ça ne peut pas arriver jusqu’ici”. Mais lors de mon second stage à l’hôpital Sainte-Anne de Toulon, ça nous est tombé dessus. Début mars, un patient qui présentait des symptômes du Covid avait été testé négatif. C’était un faux négatif. Test de sérologie, scanner... J’ai suivi son parcours.
On avait des masques, et c’est heureux car je vis avec mon père, qui a souffert d’un cancer et reste fragile. Du coup, on a dû se protéger mutuellement. Quand je rentrais de l’hôpital, je m’installais à l’étage sans le croiser et on se déposait nos plateaux-repas devant la porte. Pendant quinze jours.
À Toulon, en mars, j’ai vu toutes les opérations non-vitales être reportées et une aile complète de l’hôpital être réservée aux malades du Covid. Plus les jours passaient, plus leur nombre grossissait. Jusqu’au moment de l’explosion, où le personnel avait du mal à faire face.
À présent, je travaille à la maison pour rendre mon mémoire de fin d’études.
La soutenance se fera par visioconférence. J’en ai profité pour créer un groupe sur Facebook, où chacun de nous peut raconter son expérience. Ça fait du bien au moral !
Pour la suite, j’aimerais travailler au service des grands brûlés. Le risque pandémique, j’en avais entendu parler, mais je me disais que je ne le vivrais sûrement pas. Ben, si !"
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