" Je reviens de très loin ! " : Cet ambulancier varois a passé 17 jours dans le coma. Il raconte


07 mai 2020

Le 3 avril, Philippe, sapeur-pompier et ambulancier au Smur du centre hospitalier de Brignoles, est transporté dans un état grave à l'hôpital des armées Sainte-Anne à Toulon où, vu la gravité de son état, il est plongé dans le coma. Désormais en rééducation à Hyères, il réapprend à respirer et à se reconstruire physiquement et psychologiquement. Il a accepté de nous parler de son parcours du combattant.

Il vit au jour le jour et ne se fixe pas d'objectifs à long terme. Depuis sa chambre de l'hôpital Renée-Sabran à Hyères, Philippe, mesure le chemin parcouru depuis le mardi 31 mars.

Ce jour où tout a basculé pour l'ambulancier au Smur de l'hôpital de Brignoles et adjudant chef au centre de secours de la commune, victime de covid-19.

"Il me manque un moment de ma vie - les 17 jours que j'ai passé dans le coma à l'hôpital des armées Sainte-Anne à Toulon -, mais le reste est à jamais gravé dans mon esprit".

"Respirer était devenu impossible"

A la fin du mois de mars, Philippe, 54 ans, est dans un état de fatigue extrême. "J'étais très essoufflé. J'avais des céphalées, des troubles digestifs. J'étais épuisé au point d'avoir des séances de sommeil de 48 heures. Avec ma femme, nous avons été testés positif au Covid-19. Mon fils avait quant à lui tous les symptômes."

Mais l'état du Brignolais se dégrade rapidement. "Le 30 mars, j'apprenais que j'étais positif et le lendemain, ça n'allait pas du tout. Mon chef de service a insisté pour que j'aille aux urgences.

J'ai rapidement été pris en charge en zone Covid à l'hôpital de Brignoles. Le scanner a confirmé que j'étais atteint et que je devais être placé en soins continus. Respirer était devenu quasi impossible. Cela m'est tombé sur le coin de la gueule. A ce moment-là, mon état était stable."

"Le pronostic vital était mauvais"

Deux jours plus tard, dans la nuit du 2 au 3 avril, les indicateurs changent brusquement. La dégradation est flagrante. "Mes bilans médicaux étaient pourris.

L'anesthésiste a pris la décision de me plonger dans le coma. Ce fut un moment difficile. Un véritable coup de massue. Mais je lui en suis reconnaissant. Sans cela, je ne serai peut-être pas là, en centre de rééducation", explique-t-il.

Le 3 avril, à la première heure, le quinquagénaire est transféré de toute urgence à l'hôpital Sainte-Anne à Toulon par le Samu.

Au total, il va être hospitalisé 21 jours, dont 17 jours de coma profond. "Il y a eu des complications puisque j'ai fait une embolie pulmonaire. Disons qu'il y a eu des hauts et des bas. Le pronostic médical, à mon sujet, était très mauvais."

Le 24 avril, après une phase de réveil en plusieurs étapes, Philippe sort enfin du service de réanimation toulonnais pour rejoindre le service des soins continus à Brignoles pendant 5 jours.

"Je dois réapprendre à respirer"

Depuis une semaine, l'homme a rejoint le centre de rééducation hyérois situé sur la presqu'île de Giens. Confiné dans sa chambre. "Je suis guéri mais la maladie a laissé des traces que je m'efforce d'effacer."

Des traces respiratoires, physiques et psychologiques. "J'ai une motivation a toute épreuve! Je dois réapprendre à respirer. J'ai passé plusieurs semaines à respirer avec des machines. Il faut tout réapprendre et je n'imaginais pas que cela fasse travailler autant de muscles", ajoute-t-il.

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