Grippe et Covid : l’ARS PACA lance la campagne de vaccination 2025

La campagne de vaccination contre la grippe et le Covid démarre ce 14 octobre en région PACA. L’Agence Régionale de Santé appelle les publics à risque à se faire vacciner avant l’hiver. Entretien avec Olivier Rey, directeur de la santé publique à l’ARS PACA.

Les personnes à risque invitées à se faire vacciner

« Comme chaque année, les personnes qui sont considérées comme plus particulièrement à risque vont recevoir ou ont reçu un bon de l’Assurance Maladie par courrier. Avec ce bon, elles peuvent se présenter auprès du professionnel de santé de leur choix pour se faire vacciner. C’est gratuit, c’est pris en charge », explique Olivier Rey. « Les professionnels qui peuvent vacciner — médecins, pharmaciens, infirmiers, sages-femmes — sont nombreux. »

Le public visé reste le même : « Les personnes âgées de 65 ans ou plus, les personnes atteintes de maladies chroniques — cardiovasculaires, respiratoires, diabète —, les personnes atteintes d’obésité, les femmes enceintes et les personnes qui vivent dans l’entourage de personnes à risque. »

En région PACA, cela représente environ 1,5 million de personnes ayant reçu ou sur le point de recevoir leur bon de vaccination.

Une couverture vaccinale encore insuffisante

Pour l’ARS, la mobilisation reste insuffisante. « L’année dernière, on a eu 43 % des personnes qui avaient reçu leur bon de l’Assurance Maladie qui se sont fait vacciner. C’est moins d’une personne sur deux », regrette Olivier Rey. « On a de plus en plus de mal à convaincre. Ces taux diminuent. »

Il rappelle la gravité de la maladie : « La grippe, c’est une maladie qui peut être grave,voir très grave chez les personnes à risque. Derrière, c’est des hospitalisations, des passages en réanimation, des décès. »

L’hiver dernier, la région PACA a connu « l’épidémie la plus intense depuis dix ans ou plus » : 15 000 passages aux urgences, 3 500 hospitalisations et environ 500 décès. Ce qui est un peu terrible, c’est que la majorité des personnes hospitalisées ou décédées étaient des personnes qui auraient dû être vaccinées, qui ne l’étaient pas. »

Une épidémie aggravée par la baisse des gestes barrières

« On explique cette intensité par le fait qu’il y a eu plusieurs virus qui ont circulé en même temps, ce qui était un peu atypique, mais aussi par la diminution des gestes barrières », poursuit le directeur. « À l’époque du Covid, les gens portaient assez facilement le masque, se lavaient régulièrement les mains. Là, on a un peu baissé la garde là-dessus, mais aussi et surtout, c’est dû à une couverture vaccinale insuffisante. »

Covid : se vacciner aussi contre le virus toujours présent

La campagne de cette année est double : grippe et Covid. « Le Covid peut aussi être impactant, notamment pour les personnes âgées et celles atteintes de maladies chroniques », souligne Olivier Rey. « C’est l’occasion de faire les deux. Le Covid circule actuellement dans notre région, partout en France, avec un impact modéré sur l’hôpital, mais ça peut être grave. »

Il ajoute : « L’épidémie de grippe n’est pas encore là, mais elle va arriver dans les prochaines semaines. C’est maintenant qu’il faut se vacciner pour être protégé tout l’hiver. »

Le variant “Frankenstein” n’inquiète pas l’ARS

Interrogé sur le variant surnommé “Frankenstein”, Olivier Rey se veut rassurant : « Le Covid continue de circuler, de manière un peu erratique. Il y a une épidémie en ce moment, difficile à mesurer car les gens se testent moins. Ce sont des variants qui ont une contagiosité élevée mais une sévérité relativement modeste. »

« C’est l’occasion, pour les personnes les plus fragiles, de se faire vacciner à la fois contre la grippe et contre le Covid. »

Des hôpitaux préparés pour l’hiver

« C’est un sujet d’attention forte de l’ARS », assure le directeur. « Avec tous les établissements, on a réfléchi, fait des retours d’expérience et mis en place des plans pour s’assurer que tout est opérationnel pour l’hiver. »

La vaccination ouverte à tous

« Tout le monde peut se faire vacciner », rappelle Olivier Rey. « Si on n’a pas de bon de prise en charge, il y a un reste à charge, mais tout le monde peut se faire vacciner. On insiste quand même sur les publics à risque, car ce sont eux qui ont le plus de risques d’avoir une forme grave. Mais les proches, la famille, les aidants ont tout intérêt à se vacciner pour protéger les personnes avec qui ils vivent. »

Les gestes barrières, toujours essentiels

Enfin, l’ARS PACA insiste sur le maintien des gestes barrières. « C’est un point absolument essentiel », souligne Olivier Rey. « Le port du masque est très important pour les personnes qui sont elles-mêmes malades. On ne le voit pas assez, mais les personnes qui toussent ou qui ont le nez qui coule devraient porter le masque pour éviter la circulation des virus. Et se laver régulièrement les mains, au savon ou au gel hydroalcoolique, permet aussi de limiter la propagation. »