Les supermarchés s'engagent dans la lutte contre les violences faîtes aux femmes


04 mai 2020

Comment enrayer la baisse des signalements de faits de violences intra-familiales observée dans le Var depuis le début du confinement? Nouvelle initiative dans des supermarchés.

Des violences qui ne sont pas assez révélées, et dont on suppose qu’elles sont devenues plus silencieuses. Depuis le début du confinement, à rebours des statistiques nationales, le Var observe une baisse très nette des signalements de violences conjugales.

La situation a commencé à alerter les associations de terrain, dès la première quinzaine de confinement (lire notre dossier du 30 mars), mais force est de constater que le phénomène ne s’est pas inversé en avril.

"Nos services observent une baisse très significative, jusqu’à - 60%, autant sur les appels que sur les dépôts de plainte, font état les gendarmes du Var. Pourtant, dans le même temps, il est annoncé + 30 % de violences conjugales au niveau national."

DAVANTAGE DE GRAVITÉ

Si les chiffres observés à l’échelle du département peuvent varier par rapport à une moyenne générale, les ordres de grandeur suscitent l’inquiétude. Une observation de terrain corrobore cette analyse.

"Les intervenantes sociales de la gendarmerie notent que les situations qui se présentent sont plus lourdes que d’habitude, souligne le chef d’escadron Sébastien Gibier, en charge de la prévention. Et elles ont besoin de plus de temps pour s’occuper de dossiers qui sont devenus plus graves."

Déclencher une alerte avant qu’une situation ne se dégrade est devenu une priorité. Trois points d’accueil ont d’ailleurs ouvert dans trois centres commerciaux: Auchan La Seyne, Carrefour Grand Var et Carrefour Puget-sur-Argens plus récemment.

EN PHARMACIE… PAS DE SIGNALEMENT

Donner l’alerte depuis une pharmacie a également été rendu possible depuis fin mars, mais sans impact réel : en zone gendarmerie dans le Var, aucun signalement n’a été recensé.

Dans ce contexte, une nouvelle initiative vient s’ajouter. Sur proposition des gendarmes, des supermarchés ont accepté d’inscrire sur leur ticket de caisse les numéros de téléphone d’urgence, avec les mots suivants, à l’attention de toute personne "victime ou témoin de violences" : "Arrêtons les violences conjugales".

Un premier magasin l’a mis en place depuis ce week-end - le centre Leclerc de Cogolin. D’autres enseignes devraient suivre et sont en train de s’organiser, avec l’objectif pour les gendarmes , de "mailler [leur] territoire".

"DES URGENCES TOUS LES JOURS"

Travaillant en convention avec la gendarmerie, l’association AFL Transition observe des situations disparates selon les territoires, et redoute que des femmes "diffèrent les démarches qu’elles auraient voulu engager". Il peut arriver que "des femmes quittent le domicile et se confinent dans leur famille, récapitule Nathalie Rocailleux, la directrice d’AFL Transition. Mais il y a souvent plus d’attente, et plus de gravité dans les dossiers".

Au quotidien, l’association varoise ne voit pas de diminution de son activité. "Il y a des mises à l’abri d’urgence tous les jours", parfois avec incarcération du conjoint violent - ce fut le cas vendredi dernier à Toulon.

"Nous avons beaucoup de récidivistes, mais il n’y a pas que les familles en risque avant le confinement, où les violences peuvent éclater. Il y a aussi celles où le risque augmente avec l’enfermement, des familles lambda."

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