"Dieu m’a oubliée, ou il ne veut pas": elle vivait à Toulon, la doyenne de l’humanité Sœur André s’en est allée


18 janvier 2023

Elle avait survécu à deux guerres mondiales, une pandémie de grippe espagnole et une infection au Covid-19. Mais Sœur André n’a pas pu repousser éternellement l’inexorable sentence de la vieillesse. Lucile Randon de son vrai nom est décédée hier à l’âge de 118 ans dans son Ehpad de Sainte-Catherine Labouré, à Toulon. Elle était la doyenne de l’humanité.

Ceux qui l’ont croisée un jour se souviendront toujours de sa voix fragile mais emplie de bonté. De ses mains jointes et de son sourire apaisé. De la faculté de cette super-centenaire à se souvenir, à raconter, encore et encore, une vie immense au service de l’autre. Ceux qui l’ont rencontrée ont pu, parfois, croire au miracle: ainsi, le secret de jouvence se nichait, peut-être, dans cette faculté à s’offrir tout entière à Dieu, à prier, à compatir, à aider.

Devenue religieuse à 40 ans

Pourtant, l’existence de Lucile Randon n’a pas été un long fleuve tranquille. Née le 11 février 1904, à Alès, elle a ainsi vécu un premier drame à l’âge de 18 mois, perdant sa sœur jumelle. Dans sa famille protestante, non pratiquante, elle devient alors la seule fille entourée de trois frères. L’un d’eux, Pierre, mourra en 1920 de ce que l’on pense être la grippe espagnole.

C’est à 20 ans que la jeune femme quitte son Gard natal pour travailler comme gouvernante, à Marseille, avant de monter à Paris, afin d’exercer comme préceptrice chez de riches familles, et notamment chez les Peugeot. En 1926, elle se fait baptiser pour se convertir au catholicisme. Puis, à la fin de la guerre, elle entre dans les ordres, chez les Filles de la charité de Saint-Vincent-de-Paul.

Lucile Randon devient Sœur André, du prénom de son frère "préféré", blessé à Verdun, et qui, dit-elle, fut chamboulé par le baptême de sa cadette.

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