Boîtes de nuit : "On est totalement asphyxiées !"


06 octobre 2020

Fermées depuis le 17 mars dernier, les boîtes de nuits sont les grandes oubliées du déconfinement. Interdites d’ouvrir cet été, les gérants tirent la sonnette d’alarme après plus de 6 mois de fermeture.

Sylvain Chabre, co-gérant du 809 à la Garde, témoigne des difficultés qu’il rencontre chaque jour.

 

Aujourd’hui quelle est la situation pour votre club ?

S.C : C’est une situation très compliquée depuis plusieurs mois !  On est totalement laissés à l’abandon aux yeux de l’Etat, le gouvernement ne nous met que de la poudre aux yeux, on a eu aucune aide.

Étant donné que l’urgence sanitaire a été prolongée jusqu’en avril 2021, on est totalement concernés par cette décision qui nous interdit formellement de rouvrir.



Personnellement comment vous impacte cette fermeture ?

S.C: On fait un peu plus de 2 millions d’euros de chiffre d’affaire annuel, donc après 6 mois de fermeture on a perdu un peu plus d’1 million d’euros. Nos employés sont au chômage partiel et 15 % est à notre charge malgré la fermeture.

On était 1 600 discothèques en France au 15 mars, 350 ont malheureusement dû déposer le bilan et chaque semaine de nouveaux établissements vont devoir faire pareil… On est totalement asphyxiés !

 
Des restaurants qui ouvrent, passent de la musique et font danser les gens, ça vous agace ?  

S.C: Moi ce qui m’agace, ce sont les incohérences dans les interdictions ! Les gens qui dansent et qui font la fête dans les restaurants, c’est totalement notre secteur d’activité donc pourquoi eux et pas nous ?

Il y a eu une hausse des incivilités nocturnes cet été parce que les jeunes sont lâchés en pleine nature dans la rue, ils consomment de l’alcool ou de la drogue, les mineurs également. 

Nous (les clubs de France), on contrôle ce qui se passe, on a un gros service de sécurité, donc ces jeunes-là on les tient, grâce à nous ils peuvent faire la fête en sécurité !


Quel est le protocole sanitaire proposé ?  

S.C : D’abord de mettre en place l’application StopCovid obligatoire pour tous les clients à l’entrée des clubs.
Ensuite, à l’intérieur, on avait supprimé la piste de danse, on y avait mis à la place des tables où on limite à 10 personnes, les consommations au bar etaient interdites et évidemment gel hydro alcoolique et masques à disposition. 

C’était un protocole sanitaire strict qu’on pouvait faire appliquer avec notre service de sécurité.

Qu’on nous refuse d’ouvrir, c’est une chose, mais en contrepartie qu’on nous aide ! Sinon malheureusement ce qu'il va se passer pour moi et pour d’autres établissements, c’est qu’on va devoir licencier nos salariés.

Par Nans Coscia